Le poème comme rose épineuse de temps et chaque phrase telle une flèche inatteignant la corde vibrée de l'arc. L'homme le sait-il toujours est ce déporté amer de ne pas exhumer l'impact resurgir
les vertèbres du ciel. Train fou de la durée qui jamais ne s'arrête frôlant ce qu'un rien accélère - ces trouées dans l'atmosphère enfouie du corps où un vent unanime
lave le sillon d'épigrammes sans mémoire. Sur la vitre certains soirs une larme irisée d'univers. Les lèvres s'y bandent ou fait tendre la voix vers l'au-dehors si infime qu'une détresse sans fond nous noie. Solitude sans nom * Le palet de la lune sur la marelle des nuits. Le sang invitant l'encre des lèvres. Sous le porche
des veines ce rôdeur d'ellipse en appels d'airs muets. Sans doute serait-ce ne plus remettre le plus tôt à trop tard - serait le ventre ouvert où le corps chemine ses traces. Baptême du givre
éperdu au long des rails d'automne. Slogans lapidaires des saules et le radical seulement des quais. N'ayant plus que la force d'au plus loin. Terrains vagues au rire ultime où rien n'existe quand rien ne nomme.
A publié trois recueils aux éditions La Bartavelle: Une chaise manque à la terrasse (1991), La fenêtre sur l'hiver (1994), la veille du nocturne (1998).
|