L'amante anglaise Par Cécile GodardDans ce théâtre, la curiosité parfois malsaine de l'homme est en jeu: vous êtes spectateur d'une pièce et vous vous sentez le droit d'assister inactif au
jugement de l'Autre. Mais êtes vous certain qu'il s'agit encore une fois d'une fiction? Voyez et vivez cette pièce et analysez votre sentiment… L'œuvre de Marguerite Duras est inspiré d'un fait réel du milieu du
siècle. Bien plus que le récit journalistique d'un meurtre, il s'agit là d'une analyse fine et poussée de la société face à la mort, face au coupable obligatoirement désigné, face à la folie, à la sauvagerie et à
l'intelligence de l'homme, face à tout ce que le corps a de bestial et d'instinctif. Michel Raskine tisse la corde que le spectateur décidera ou non de mettre au cou de la condamnée Marief Guittier. Les questions du
jugement fusent, vous même les poseriez-vous, les subiriez-vous ainsi ? Vous êtes tour à tour juge, victime, tueur et spectateur mais un point commun vous rassemble, vous ressentez le besoin de comprendre, comprendre un
tel crime, un tel acte, le doute ne peut être possible, ne pas tout comprendre serait l'équivalent de nier le fait, de le réduire à une fiction. Et ce qui trouble avant tout, c'est le jeu tout en finesse et en émotion
de cette formidable actrice qu'est Marief Guittier, la trame c'est elle, la violence c'est elle, la courageuse c'est elle, la faible c'est encore elle … elle est une cristallisation de tout ce que nous sommes, un amas
modelé par Marguerite Duras et mis en vie par Michel Raskine. Du 17 au 25 octobre 2001 théâtre le point du jour , 7, rue des aqueducs à Lyon 5e
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